Que gagne-t-on à travailler ?

Ce sujet est déjà tombé au baccalauréat ces dernières années, et je l'ai trouvé intéressant. C'est pourquoi je vais le traiter personnellement mais de manière succincte, très succincte en survolant un peu certaines choses pour rester sur le plus important, cela peut peut-être vous aider, mais comme d'habitude et je le rappel, ne doit pas être plagié, car au bac, nous n'avons pas Internet, et nous serons, (et c'est mieux de voir les choses ainsi), libres de créer.


Le mot "travail" est issu du latin "tripalium" qui désigne un instrument de torture, on comprend donc d’où vient en quelques sorte notre définition si négative du travail. Au fond, ce qui dérange, ce n'est pas le travail en lui-même, mais c'est le fait qu'il soit si pénible. En effet, dans la genèse, Dieu condamne Adam à travailler à la sueur de son front, c'est pourquoi le travail est considéré aujourd'hui plus comme une corvée qu'autre chose. Nous voyons en effet dans le travail aujourd'hui, uniquement cette activité qui nous permet de gagner notre vie, c'est à dire, vendre notre énergie et nos efforts, en échange d'un salaire. Mais une telle vision du travail, n'est-elle pas erronée ? Est-ce correct de limiter le travail à la simple corvée ? On peut se demander dès lors ce que l'on gagne à travailler. Demander ce que l'on gagne à travailler, c'est demander par la même occasion si il y a autre chose qui émane du travail de l'Homme. C'est pourquoi nous serons amenés dans un premier temps à voir qu'il n'y a à première vue, rien à gagner en travaillant, puis dans un second temps nous verrons que le travail est cependant libérateur.


Comme nous l'avons dit dans notre introduction, nous avons pour habitude de dire que travailler permet de gagner de l'argent, et que c'est là le seul but du travail. Effectivement, le monde d'aujourd'hui ne peut laisser entrevoir que cette vision médiocre du travail avec des phénomènes comme la mondialisation, ou des systèmes économiques tels que le capitalisme. Mais, il ne faut pas se leurrer, car, si l'on allait dans le sens de cette définition, on se rendrait compte qu'elle est fausse, car pour parler de "gain", il est nécessaire que la somme d'argent gagnée, dépasse les heures de travail dépensées. Or, cette vision ne semble être qu'une utopie, vu que si l'on travaille pour quelqu'un, la triste réalité est que l'employeur gagne plus que nous et que le salaire gagné est bien inférieur et insuffisant aux heures de travail fournies. On peut se dire dès lors que les riches gagnent quelque chose à travailler, mais cela est faux, car nous parlons ici du travail en terme d'activité consciente de transformation de la nature. Or, générer des gains sur le travail des autres ne peut pas être considéré comme du travail. On comprend pourquoi le philosophe Karl Marx, dans sa critique du travail du prolétariat, montre que le travail peut-être aussi aliénant, c'est à dire qu'il peut rendre l'Homme étranger à lui-même. Le travail mis sous forme de la spécialisation, c'est à dire travail à la chaine, peut s'avérer être déshumanisant. On peut se dire dès lors que le travail est inutile, mais c'est faux, et c'est ce que nous allons voir.

Nous venons de présenter et de clarifier la vision commune que nous avons du travail, mais nous allons démontrer maintenant que le travail peut être vu de manière différente. En effet, pourquoi voir derrière le travail, uniquement le salaire, alors que l'argent et l'économie, ont étés inventée par l'Homme? Effectivement, ne voir que l'argent derrière le travail, c'est oublier de se demander pourquoi travaillaient les hommes préhistoriques, et pourquoi travaillent, bien qu'instinctivement, les animaux tels le castor, qui fabrique des barrages, l'araignée qui tisse sa toile, ou encore l'abeille qui produit du miel. Et eux, que gagnent-ils à travailler alors ? Il n'y a pas d'économie animale reconnue, mais cette activité existe quand même, donc, voyons désormais à partir de ce point de vue, le travail de l'Homme.

Le travail de l'Homme est l'activité consciente de transformation de la nature. En effet, afin de s'y sentir à son aise, l'Homme doit transformer la nature, et il le peut grâce à deux choses, le fait qu'il a une conscience et une raison, et d'après Aristote, le fait qu'il soit doté de mains, en effet, pour Aristote la main est l'outil des outils, car elle sert à fabriquer les outils qui facilitent la vie de l'Homme. En effet, pour s'abriter, l'Homme doit fabriquer des maisons, pour se vêtir, il doit fabriquer des vêtements, pour se nourrir il doit chasser. L'Homme arrive même aujourd'hui à se libérer des contraintes de la distance en créant les systèmes informatiques.On comprend donc que le travail c'est l'accomplissement des désirs de l'Homme, et qu'en ce sens, il est libérateur, puisqu'il permet à l'Homme de se libérer de sa condition et d'être maître de la nature. De plus, il est nécessaire que l'Homme transforme la nature, car il permet d’accélérer par exemple en agriculture, l'évolution de la nature, et pour ce qui est de la vie, le fait que l'Homme aille sur d'autres planètes comme Mars, permet d'étendre la vie au delà de la Terre. C'est pourquoi jean-Paul Sartre, dans Situations, a dit la chose suivante : "L'Homme est l'être dont l'apparition fait qu'un monde existe". En effet, puisque changer c'est exister, quand l'Homme modifie la nature, il la fait elle aussi exister.

Nous avons montré que le travail pouvait s'avérer être libérateur. Or, s'il est libérateur, on ne peut pas voir en ce sens un quelconque gain mis à part l'affranchissement des contraintes de la condition humaine. 

Pour conclure, on pourrait dire qu'en modifiant la nature comme il le fait, l'Homme marque aussi de son empreinte, son passage. Il se permet à lui-même de se reconnaître en tant qu'Humain. Le travail est donc aussi révélateur de l'intelligence Humaine, en effet, il n'est pas encore connu dans l'univers, d'êtres à l'intelligence aussi avérée que celle de l'Homme. Il reste donc par conséquent maître de la nature pour l'instant. Il faut donc regarder au-delà de la simple définition tellement négative du travail, et ne pas oublier qu'il s'agit là de notre propre accomplissement en tant qu'Humains.C'est grâce aussi au travail et à la technique que la culture apparait, car chaque Homme selon le milieu d’où il vient, a ses propres méthodes d'exploitation de la nature, et c'est en partageant les différentes techniques que l'on progresse encore plus. Le travail, est donc également un outil de partage culturel, et puisque c'est dans la nature de l'Homme d'être cultivé, on peut dire également que c'est dans la nature de l'Homme de travailler. Mais il ne faut pas oublier que pour Pascal, le travail est de l'ordre du divertissement, et qu'en ce sens il a un rôle à double tranchant. Il est en effet à la fois libérateur et révélateur de l'intelligence humaine, mais fait oublier l'absurdité de son existence.

Johan.

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